27 nov. 2014

NECRODEATH . The 7 Deadly Sins

Cétait écrit. Comment sublimer la déflagration post-progressive “Idiosyncrasy”, sa prise de risque conceptuelle qui offrira au groupe italien un apport d’oxygène non négligeable sans renier ses idéaux, sa chair et son sang ?
NECRODEATH, une fois de plus, affirme via son thrash riche et extrême sa forte personnalité et s’impose comme le fer de lance d’un metal courageux, ouvert sur le monde, mais toujours dangereux pour qui n’attendrait de l’Italie qu’une métallurgie raffinée à l’instar des autres formations mondialement reconnues (Pier aussi guitariste chez les plus mélodiques Mastercastle confirmera).
 
Artwork sulfureux (Mila Ramos sur la pochette...) et tempi soniques : Peso (Gepetto habile) insuffle vie à la bête grâce à un souffle diabolique, offrant des compositions malsaines, un retour à un thrash metal sans concession, plus direct, chargeant de pétrole les vocaux infernaux de Flégias, enflammant la marionnette pour offrir au monde éberlués un feu de joie que nul n’aurait imaginé au sortir du précedent album, qui avait dérouté les fans de la première heure mais qui était revivifiant, ô combien. Et nécessaire.
 
7 péchés capitaux mais non ici capiteux. Presque retour à la case départ, “Wrath”, premier single (édité en vinyle édition limitée) annonce la couleur : back to the roots !
 
Rapide, agressif, sans concession ce “ The 7 Deadly Sins” sait plaire. Ajoutant aux septs morceaux deux bonus réenregistrés (“Thanatoi” extrait de “Fragments Of Insanity” de 1989 et “ Graveyard Of Innocents” de 1987 sur “Into The Macabre” ressorti en 2013 revu et “corrigé” avec une préface de votre humble serviteur...), on touche au sublime. Avec maestria, ce Thrash Death Black si particulier continue de surprendre, et qu’il soit hurlé en latin, anglais ou italien en rajoute dans la fascination sensorielle. Pour davantage se consumer, jetez un œil et oreilles attentifs au dvd "Hellive" (qui porte fabuleusement bien son nom) enregistré en 2012 en Italie où jamais on ne ressentit plus malsaine furie et décibels diaboliques, si ce n'est sans doute chez leurs pairs tels Slayer, Kreator ou Venom...Comme on dit : ça ne plaisante pas.
 
Depuis ses débuts en 1984, ce groupe ne cesse de proposer aux ouies les plus curieuses un metal de très haute qualité, metal extrême certes mais abordé avec grande sincerité et humilité. La marque des grands.
NECRODEATH, fier, affamé, plus vivant que jamais. Culte de chez culte- Un album hautement addictif, qui paraphrase magnifiquement la citation du génie que demeure Oscar Wilde :"Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder".
Dont acte-
 
 
 
It was written. How to sublimate the post-progressive "Idiosyncrasy", its conceptual risk-taking deflagration which will offer the Italian group a non negligible oxygen without disowning his ideals, his flesh and his blood?
 
NECRODEATH, once more, says via his rich and extreme thrash his strong personality and is necessary as the spearhead of a brave, open to the world, but always dangerous metal for which expected of Italy as a metallurgy refined like the other globally recognized formations (Pier also guitarist in the most melodic Mastercastle will confirm).

Sulphur artwork (Mila Ramos on the cover...) and Sonic tempi: Peso (clever Gepetto) breathes life to the beast through a diabolical breath, offering unhealthy compositions, a return to a thrash metal without concession, more direct, loading of oil the voice infernal Flegias, igniting the puppet to offer the world aghast a bonfire that no one would have imagined after the previous album which had baffled the fans of the first hour but who was reviving, how many. And necessary.

7 sins capital but not here heady. Almost back to the start, "Wrath", first single (edited in limited edition vinyl) announces the color: back to the roots!

Fast, aggressive, uncompromising this "The 7 Deadly Sins" knows please. Adding the seven pieces two re-saved bonus ("Thanatoi" from 1989's "Fragments Of Insanity" and "Graveyard Of Innocents" 1987 "Into The Macabre" come out in 2013 reviewed and "corrected" with a preface by your humble servant...), is touched with the sublime. Masterfully, this particular Black Death Thrash continues to surprise, and it is yelled in latin, French, or Italian in adds in the sensory fascination. For more burn, take a look and ears attentive to the dvd "Hellive" (which is fabulously well named) recorded in 2012 in Italy where ever it not felt more unhealthy fury and decibels evil, if not perhaps among their peers such as Slayer, Kreator or Venom... as they say: it don't mess.

Since its inception in 1984, this group continues to offer the most curious  a metal high quality, extreme metal certainly but discussed with great sincerity and humility. The mark of the great.
NECRODEATH, proud, hungry, more alive than ever. Worship at worship - a highly addictive album, which beautifully paraphrased the quote from the genius that is Oscar Wilde: "the only way to get rid of the temptation is to give way".
Whose act-
 

26 nov. 2014

CRIS LUNA : Maëlstromm

Le pauvre homme vivotait dans un chaos d’innovations continuelles et acharnées, en un endroit précisément ou ces innovations s’effectuaient ostensiblement et impitoyablement. — (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs)

 les ampères opèrent, et dés le premier morceau "Shades oF Black", rythmiques dignes des Kinks qui auraient fauté avec les fulgurances d'un Steve Stevens ,  perforations electriques d'un Oasis grande époque avec ambiances progressives sous Lyserg Saüre Diäthylamid, cette nouvelle déflagration (et le mot est anorexique), après le premier album paru en 2011, "Babylon Child", du talentueux et eclectique rock band français CRIS LUNA  (au départ one-man band de Metz aujourd'hui complété par Hervé Rouyer aux peaux ainsi que par Laurent lepagneau aux guitares additionnelles et keyboards, qui se charge aussi du mixage bombastique !) est soniquement jouissif, imperativement orgasmique,  epidermiquement addictif .

"Maelstromm" ne ment pas, c'est un voyage au coeur d'un océan déchainé dans lequel nous succomberons avec delectation aux chants enjoleurs de cette improbable sirene, Cris, (voix, guitares, basse, keyboards, paroles & musique, production...) artiste avant-gardiste, s'arrachant les tripes et offrant une oeuvre absolument dantesque par sa démesure (l'ampleur du spectre musical et de ses réferents est juste affolant, aucune utilité ici d'etiqueter ou d'emprisonner cette musique indomptable dans des casiers trop restrictifs pour definir ces éruptions mélodiques) et si abordable par l'etonnante facilité par laquelle elle se laisse apprehender, domestiquer, pour (croyez-moi) ne plus quitter votre platine.


Dans cette demonstration ambitieuse et totalement aboutie, un parallele pourra s'établir ici avec KadenzzA, (de par nos contrées trop méconnu), un one-man band japonais pratiquant un Open Black Metal hallucinant (et même si le genre demeure à l'opposé), dans lequel se trouvera de nombreux points de jonction avec notre ami Cris tant cet eclectisme musical, genie dans l'execution et ces affranchies visions ne s'embarrassent d'aucune limite.
 Contrairement au Bateau Ivre, ce fier vaisseau harmonique sera insubmersible. 

On brasse large, hyperventilation et état de transe, "Lost" convoque NIN (les vocaux de Cris souvent seront comparables à ceux d'un autre visionnaire, Trent Reznor) tandis que le proto-rock stoogien "Six Strings", saturé, laissera le fan des rugueux Jon Spencer Blues Explosion sur le carreau. Detroit / New York même combat.
Grand morceau épique aux ambiances eighties, Burnel en burn-out (comme d'hab'...), "My Lady" sombre dans une "Folie" douce imputable aux Stranglers et autres Jesus and Mary Chain, 6.22 mn de purs frissons. On change encore de feeling (et c'est la grande force de cet album) pour s'encanailler sur un riff des Smiths, humeur Britpop, l'Hacienda open pour encore une nuit sans fin. Extase qui nous fera glisser sur les soies drapant un éphémère Syd Barret, regardant avec admiration les offrandes de ses enfants putatifs, "Eternal (Freeway To Love") comme enveloppé de guitares sibyllines, échappées d'un vaporeux Space Oddity, Sweet Smoke & Fields Of The Nephilim pour les vapeurs toxiques, et ces dernières note de John Murphy comme épitaphe, ces notes qui 28 jours plus tard auront consumé toute résistance...Assurément l'autre pièce maitresse de cet album époustouflant qui se concluera avec un déluge electrique, tribal, s'éloignant des basiques Prodigy pour davantage s'enraciner dans la matière noire d'un NIN, une fois encore ("Invisible Legion").


La traversée fut magnifique, (durera plus d'une année...) car sans conteste CRIS LUNA, pavillon au vent, horizon dégagé, vient d'offrir avec cet impétueux arc sonore "Maëlstromm" une superbe oeuvre (sans oublier un superbe artwork  très soigné et une pochette crée spécialement par l'artiste peintre plasticien Morrison ), un album qui trouvera place de choix le restant de mon existence aux cotés de mes "Fun House ", "Who's Next" et autres "Acme".


Allez, soyons clair jusqu'au bout : Chef d'oeuvre, pas moins-