12 nov. 2016

PARIS : The World Outside

Nul n'est prophète en son pays.
 
Sentence qui une fois encore pourrait s'appliquer au désintérêt ou plus politiquement correct méconnaissance d'un public peu curieux se contentant de fast food glycémiques vite avalés vite oubliés (des noms, trop pour être cités ici ) quand avec un peu de gourmandise et de curiosité il aurait droit au caviar. Pour le même prix.
Et c'est de caviar dont il s'agit ici.
 
PARIS, ou le seul secret defense qui n'a pas été dévoilé par notre Mister Schwarzkopf de président, secret gardé comme Graal tant l'innocent posant ouïes sur le dossier périrait immediatement de soubresauts orga-sismiques.
 
Paris, oui.
 Ou plutôt Frederic Dechavanne (vocaux & claviers) & Sebastien Montet (guitares), David Bartlett (Basse) et Rob McEwen aux peaux  accompagnés par la crème des musiciens de melodic Rock / AOR de la planête à savoir les mercenaires aux grands coeurs Alessandro Del Vecchio (HARDLINE), Steve Newman (qui produit l'oeuvre ), Robert Sall (WORK OF ART).
 
Paris, donc.
Prolongement parfait du premier opus "Only One Life" réalisé en avril 2013 et qui avait enthousiasmé votre serviteur au plus haut point, certes pas vraiment inquiet à l'orée de la découverte de ce "The World Outside", qui s'annonce dés le morceau d'ouverture "End Of My World" péchu et volontaire, fier rejeton d'une future grande lignée qu'on imagine bénie des dieux de l'Etat Doré.
Les rocailleux chemins de traverses qui grisaillent nos quotidiens sont définitivement oubliés pour une autoroute qui vous emmêne directement vers de duveteuses et caressantes plages blondes, sur lesquelles il est si bon de s'abandonner.
Le meilleur du son californien Made in France, Arnaud en a revé, Seb & Fred l'on fait !
 
"Looking For You","Kitesurfing" par exemple, aux choeurs musclés et sublimées par des soli flamboyants d'un Sebastien qui davantage laisse exprimer sa fougue, completement débridé au service de compositions dynamiques, enjouées, qui tranchent tellement dans ce  rabougrissement emotionnel qu'imposent les nuits hivernales dictatoriales.
C'est L.A. à sa porte, les nocturnes de RTL toute la journée, le clinquant des Def Lepp & Aces & Kings, Boston & Houston dans toute la splendeur de ce son léché, langoureux, Miami Vice et les glorieuses eighties de Reagan, tequila pieds nus dans ses mocassins.
 
Avec Bon Jovi de retour aux affaires et n'ayant rien a envier aux Peterik & Scherer, c'est donc de grand Art dont on parle, de Rock Melodique Majuscule à son niveau le plus haut, qui tutoie les cîmes, glam dans ses courbes ("I Feel Fine" et son refrain à se rouler sur le sol de contentement, pas loin de mon orgasme musical lors, jeunot, de la decouverte du Let's Dance de Bowie, mais ça, c'est une autre histoire...), testosteroné montrant les muscles et qui ne ferait pas tache sur n'importe quelle bande originale de Rocky ("Tears In Your Heart" plus très loin de No Easy Way Out de Rob Tepper).
 
Plus l'album progresse plus on se rend compte du trésor possedé, béluga-best-of du meilleur Adult Oriented Rock de ces quinze dernières années sur une seule galette, quelle classe absolue (et quelle économie) !
Et ce n'est pas ce "Haunted" bombastique qui meriterait toutes les heavy rotations du monde qui amoindrira le plaisir ressenti. Fred Dechavanne s' y arrache tripes et poumons. Un des morceaux favoris qui squatte mon ipod,  parfait fitness motivation theme pour jogger ou soulever de la fonte. Essayer Suez vous Approuverez.
 
L'album 12 titres se conclut en beauté sur un "Don't Say A Word" (rien à voir avec la Sonate Arctique) avec la voix si empreinte d'émotion d'un chanteur en parfaite adéquation avec son éblouissant guitariste, association si fusionnelle qu'il n'y a aucune difficulté à imaginer les liens profonds qui relient les deux artistes, cette amitié incompressible depuis leur plus jeune age et une vision commune de ce que doit être la passion mis au service de l'Art, ce supplément d' âme qui transparait à chacune des notes jouées sur ce magnifique album.
 
 
Maîtres de leurs Destins, Capitaines de leurs Ames, Frederic Dechavanne et Sebastien Montet deviennent par les faits absolument incontournables et mieux, indispensables. Comme jadis dans un autre genre la Grâce toucha Gojira .
 
Oui, c'est cela. Paris, touché par la Grâce.