12 mars 2017

ARMAROTH : Zenith

Ils sont rares donc chéris ces moments où l'on découvre un album de Death Metal sur lequel on ressent pareilles sensations, émotions. ce moment improbable oú dés la premiére note on a la certitude inconditionnelle que l'on se trouve en presence de quelque chose qui fera sens, qui ne sera pas evacué avec la première cuite d'eau-de-vie de pomme de terre de la soirée ou lors de la quotidienne  et solitaire promenade hivernale emmitouflé dans son pov' vieux caban antédiluvien (entends-tu ami les graillements alentour...?).
Rare car tellement de dechet dans ce genre qui peine à se renouveler et qui pour survivre deterre sans vergogne son passé glorieux ou se prostitue aux sirênes d'une modernité adolescente factice (pour les noms abonne-toi à Kerrang).
 
Bref, le coup de foudre. Pas moins.
 
Formé en 2008 à Kranj, en Slovenie dont il a moissonné de long en large les terres à force de prestations live incandescentes, le groupe composé de Filip Košnik, chant, Klemen Govekar, Martin Jagodic aux guitares, Vid Pobegajlo basse et Rok Lukavečki aux peaux, après la démo d'usage (Burning Execution en 2010) et le premier jet sous forme de EP  False Vision en 2013, propose son tout premier album intitulé Zenith (qui pour le coup annonce sans mentir la couleur) sous le doux nom d'ARMAROTH (puisqu'il s'agit de cette entité) qui mine de rien vient d'accoucher d'un des meilleurs albums de ce genre musical vénéré par votre serviteur et s'impose dés lors comme une des plus jouissives surprises auditives entendues depuis longtemps (se rememorer Aposthem), chatouillant les pavillons, échos émouvants à l'instar jadis des Blessed Are the Sick ou autres The Bleeding.
 
Death Metal qui s'invente un futur, qui braque souvent et retropedale pour le style, convoquant les glorieux anges morbides d'antan ou ce haut mal incarné par Decapitated et Meshuggah. Du lourd et du dérangé, donc.
Mais aussi aventureux dans son propôs avec des molecules electroniques qui s'insinuent dans les couches opaques de ce magma, offrant une pâtine psychedelique au bon gout d'Amanita muscaria, elevant sa masse de prime abord effrayante vers des sommets d'elegance. Un death racé, lumineux dans sa proposition et jamais rebarbatif. Du Groove, de la technique et du pas raffiné du tout, Trepalium Cattle Decapitation et Aborted dans un egout pour un joyeux festin dans lequel nous sommes plat de resistance. Du tout cuit.
 
De par son ambition  affichée ARMAROTH ne peut laisser indifferent tant les musiciens ô combien inspirés ont su se transfigurer pour offrir á un public qui perd souvent pied dans le bourbier musical extreme actuel sa dose de contentement, voire mieux un jalon historique. Dans une vie ça compte (petite larme pour Bathory ou Death...). Aujourd'hui ARMAROTH ou LORD OF WAR (goûtez donc Suffer...).
 
 
Zenith, evoquateur, vous crame tel un soleil. Du Nile dans les ambiances tribales (voix feminines etherées et architectures bistres), du Gorod agile dans les voiles, accordéon diatonique pour le tissu soyeux et  comme mât le robuste Fear Factory, avec cette belle croupe ARMAROTH c'est la dahabieh du bonheur. 
 
N'omettons pas le Digipack au raffiné artwork crée par Peter Kalinski inutile ici de detailler le tracklisting car ce nectar se deguste jusqu'à la lie sans respirer. Coule de source.
 
Death de la mort pas encore raide, old school dans son hommage et resolument moderne dans ses applications (progressif dirons-nous), c'est un melting-pot orgastique que cet album qui alterne le grandiose au sublime. Qui reussi a vous procurer un reel plaisir et de gourmet et d'esthete. Comme une sorte de jubilation. Et comme fesses, on n'en est jamais repus.
 
                            Du grand Death. Du grand Art. Un Chef d'Oeuvre, tout simplement.
 
10/10


ENGLISH VERSION

They are rare so cherished those moments where we discover a Death Metal album on which we feel such sensations, emotions. the unlikely moment ou of the first note certain unconditional it is in the presence of something that will make sense, which will not be evacuated with the first binge of brandy of potato in the evening or during the daily and lonely winter walk, wrapped in his pov' old antediluvian caban (do you hear friend the graillements around...?).

 
Rare because so much waste in this genre that is struggling to renew itself and that to survive dug his shamelessly glorious past or prostitutes herself to the sirens of a fictitious teenager modernity (for names go subscribe to Kerrang).

In short, love at first sight. Not less.


Formed in 2008 in Kranj, Slovenia which it harvested and wide lands by dint of incandescent live performances, the Group made up of Filip Košnik, singing, Klemen Govekar, Martin Jagodic to guitars, Vid Pobegajlo low and Rok Lukavečki for skin, after the demo to use (Burning Execution in 2010) and the first jet as the EP False Vision in 2013 , offers his first album entitled Zenith (who announced without lying color) under the name of ARMAROTH (as it is this entity) who casually has just given birth to one of the best albums of this genre of music, revered by yours truly and is since then one of the most pleasurable surprises hearing heard for a long time (to remember Aposthem) tickling the pavilions, moving echoes like once the Blessed Are the Sick or The other, Bleeding.


Death Metal who invents a future, that Rob often and retropedale for the style, calling the glorious old morbid angels or top bad embodied by Decapitated and Meshuggah. The heavy and the deranged, so.

 
But also adventurous in his remarks with electronic molecules that will insinuate in opaque layers of this magma, offering a patina psychedelic taste of Amanita muscaria, worth its frightening mass of first to heights of elegance. A death race, bright in its proposal and never boring. The Groove, the technique and the not refined at all, Trepalium Cattle Decapitation and Aborted in a sewer for a Merry feast in which we are flat resistance. A cinch.


By displayed ambition ARMAROTH can leave indifferent as musicians o how inspired were able to transfigure to offer an audience that often loses foot in the mire musical current extreme his dose of contentment, or better a historic milestone. In a life that counts (small tear for Bathory or Death). Today ARMAROTH or LORD OF WAR (taste so Suffer...).


Zenith, evoquateur, burn you like the Sun. The Nile in tribal environments (voice women's Ethereal and bistres architectures), the agile Gorod in the sails, diatonic accordion for the silky fabric and mat robust Fear Factory, with this beautiful rump ARMAROTH this is the dahabeya of happiness.

Don't omit the Digipack with the refined artwork created by Peter Kalinski needless detail here the tracklisting because this nectar is deguste dregs without breathing. Self-evident.

Death of death not yet stiff, old-school in his tribute and resolutely modern in its applications (progressive shall we say), it's a melting pot orgastic that album that alternates the grandiose to the sublime. Who managed to get a real pleasure and gourmet and Aesthete. As a kind of jubilation. And as buttocks, it is never satiated.



 
The great Death. Of great art. A masterpiece, simply.



 
10/10

 

  
 







21 févr. 2017

CRIS LUNA : Phoenix

Nous ne voyageons jamais par la route. Tous les gens sensés l'abandonnent. (H.G. Wells)
 
 
Effectivement, ici granitent chemins de traverse et sous-bois touffus, que le timide s'evertuera à éviter mais que l'affamé de franches sensations saura apprecier.
 
Troisième album donc, et Cris Luna fier comme un tronc surplombe de son incroyable talent la forêt des médíocres.
Débroussaillons pour le néophyte : Cris Luna, c'est avant tout Christophe Schoepp, auteur / compositeur / interprète / shredder, génial touche à tout, qui offre avec ce nouvel album "Phoenix" un manifeste de pur Rock N Roll décomplexé, un condensé transgénerationnel de ce que cette musique electrifiée a pu faire éclore de meilleur à travers ses distortions et éjaculations homériques.
 
Ici il y en aura pour tous les (bons) goûts, toutes les bourses, du grunge adolescent "Bloody Fangs" qui louche du coté du "Tiny" de Dinosaur Jr  au néo-gothico-roccoco "Neither Here Nor There" aux ambiances dignes d'un Peter Murphy dans ses jours sombres, évoquant aussi les matins priapiques d'un Wayne Hussey de bonne humeur. Mousse rampante qui colle aux semelles et tempo menaçant l'inquietude est palpable.
"Love And Hate" fera perdurer la sensation poisseuse, Cramps dans son intention, simili-leather et pop (iggy) dans sa cambrure. Ça sent le cadavre. mais le cadavre avec bas-resilles.
Du style, donc.
 
Mid-tempo s'ébrouant comme une affamée haridelle, dans ce pré, plus rien à brouter : "Heavy Metal Kids" laisse les souvenirs s'étioler, Angus, Flying V, mais bon diou que reste-t-il de nos jeunes années...? On subodore au fil des écoutes une diffuse nostalgie  ("Play Me Over" ou encore "There Will Be Love"),  qui entrelace ses sinueuses racines tout au long de ces onze compositions idéalement fixées par Laurent Lepagneau au Studio Dizzcover  à Liverdun.
 
La (toujours) grande force de Cris Luna est de proposer sous des armoiries flashy (la réussie cover du digipack invite à un défouloir Rock n' Rollesque qui finalement sera bien plus introspectif qu'on ne pouvait l'imaginer de prime abord) un make-up ideal qui sierait et à un Paul Stanley sans plateform boots (pour la forme) et à un Robert Smith défrisé avec des épingles à nourrice dans le nez (pour le fond).
 
Imaginez les lancinantes guitares du Heroes de qui vous savez avec une rythmique roots invoquant le Boss dans une tuerie absolue nommée "Lords Of Luna" (co-écrite avec Fabrice Dechoux) et dissonante dans ses arpèges dignes du meilleur Pixies et vous aurez alors l'essence même la sêve du trio Cris Luna (Nicolas Fageot à la basse, véritable Simon Gallup made in France et Ben Cazullini le Kali de ces peaux Chris officiant aux vocaux, synthés et guitares lumineuses), c'est à dire une musique offrant un eclectisme rafraichissant s'affranchissant de toutes normes et étiquettes réductives.
 
Ce que confirme "Exit" avant dernier morceau, belle et longue pièce hypnotique qui n'aurait nullement dépareillée sur des albums de Air, Suède ou encore sur les oeuvres solos de Lloyd Cole. Comme un goût de poussière d'étoiles...
Decidement ce Phoenix par sa beauté caresse l'âme.
 
l'album se conclue par une déflagration au doux intitulé de "Fuck Me ! I'm a Banker", déforestation organisée laissant emerger ici et là quelques restes fumants des MC 5 et autres Dead Kennedys (Califórnia Uber Alles).
 
Alors, lové dans un nid d'épices et de cendres le fabuleux oiseau bientôt reprendra son vol. Et vois, les cîmes seront tapis de flammes et le ciel baume pour nos regards admiratifs.
Epines noires dans la poche à l'orée du bois je lêve les yeux :
l'auguste Phoenix se consume.
Pour mieux renaitre.
 
Avec ce phenomenal Phoenix, Cris Luna une fois encore tutoie les Anges. Les Anges du Rock.
Lemmy, Bon et tous les autres.
C'est l'Histoire de sa Vie.
 
"In Rock We Live In Rock We'll Die "
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

17 févr. 2017

BENVENUTI Nouvel Album


Les temps sont durs.
 
 Bieber règne. Deraime comme (Buffalo) Bill aux oubliettes. Les indiens ont perdu, "Custerisés". Rivers abandonné sur la Riviera et National Jojo haut perché en pilotage automatique. De Palmas trop frèle et Arno, oui peut-être Arno... 
Bling Bling everywhere ces couches de strass qui opaquent le vrai, le réel. Toute cette pollution auditive.
 Et puis il y a Benvenuti.

De retour avec un nouveau gang : Olivier Spitzer (Temple of silence, Shakin street, Superfiz) guitares et compositions sur la majorité des titres, , Philippe Kalfon (Temple of silence, Superfiz, Fred Blondin, Shakin street..) aux guitares, Noel Assolo (Rita mistouko, Bernie Bonvoisin..) à la basse et Aurélien Ouzoulias ( Satan Jokers) aux peaux ainsi que moult guest (le livret en déborde...) Pierre Benvenuti (Superfiz, Waiting for the doors, Unholy, In trust..) fend ici l'armure, l'écorce. Il, de beauté, de bonté, sait combler nos attentes.

Nouvel album inspiré ce 17 titres (dont quatre versions remix 2016 de chez Superfiz reliftées en mode gros hard rock, rien à dire ça bitume) galope fierement à travers des contrées Grand Ouest, roots et bluesy, avec ce supplément d'âme apporté par la saveur particulière de la voix de Pierre Benvenuti, plus très loin du voisin Bernie (Clapton ayant piscine Norbert Krief viendra décocher amical solo sur "Au Nom De Quoi", morceau particulier qui me laisse pour le moins dubitatif et sur lequel nous reviendrons plus tard), du pirate Lavilliers ou encore de l'autre Idole des Jeunes (et moins jeunes...). Une signature, quoi.

"Personne", "Je Laisse", calibrés rock tonnent fort. Belles salves conquérantes qui ouvrent de bien belle manière ce recueil de chansons puissammmmmment (faut ce qu'il faut...) évoquatrices, road movie auditif ("On Roulera Vers Le Nord "), O2 pur comme Vanishing Point ou encore Thunder Road, allez, Harley tout de go !

Bruelaryngite pour les nuls, Pierre lui se casse vraiment la voix sur ce "J'ai Mal" speederie jouissive vite expédiée qui aurait mérité 3 mn de plus tant le epilepticus-solo d' Olivier Spitzer s'apparente au génie.
Mid Tempo fièvreux qui contrebalance la furie precedente, le lourd et sanguilonent "Pour Vivre Toujours" doommmmmmesque (faut ce qu'il faut...) au possible est assurément la belle réussite du disque avec ces keyboards maltraités (du Kashmir mon ami) par des saccades rythmiques vampyrisées par un Spitzer une fois encor' totalement hors de contrôle. Grand Art.
Même constat pour le tribal et oriental "Pour Oublier Le Passé" et ses peaux rafraichissantes. Notons le texte introspectif qui n'est pas en reste.

 Pirouette qui nous amène au morceau "Au Nom De Quoi", hommage aux victimes du Bataclan ecrit par le touche-à-tout (souvent avec succès et intelligence) carentécois Jean Pierre Leroux sur une musique de Spitzer et de Noël Assolo (imperial bassiste sur cet album et qui fait flores aux cotés de Catherine Ringer des Rita Mitsouko). L'interpretation de Pierre est égale et inspirée à l'image de la melodie mais diantre, ne pouvait-on esperer mieux que ces rimes appauvries, ces paroles qui au regard du sujet semblent ma foi bien fades,comme vidées de toutes substances, paroles qui auraient pu, qui auraient dû elever ce morceau vers des cîmes d'émotions pures. La douleur et la peine méritent les mots au plus près de l'os, du verbe, du sentiment. Pari raté.

Mais impossible de conclure cette chronique sur ce dernier sentiment mitigé car "Instinct Mecanique" sexy, (avec la basse groovy de Noël Assolo), libation reptilienne que n'aurait certes pas renié l' avide King Lezard, reprend le dessus et s'impose comme approprié point final de ce veritable manifeste sincère et empathique d'un artiste vrai, réel, qui met au service de son art son coeur et ses tripes. Son Rock organique.

Pierre Benvenuti en solo ou en groupe confirme une fois encore le bien-fondé du postulat : faire du Rock n' Roll c'est... c'est les bois c'est les ronces, c'est la foudre et le tonnerre. C'est l'orage et la rouille. C' est (H)être Vrai.  Sans compromissions.

Hey Hey My My...

Benvenutti, le tannin et l'écorce.